Du Mont-Saint-Michel au 36 quai des Orfèvres, le “minutieux travail” d’Aubert-Labansat

La liste des chantiers des Ateliers Aubert-Labansat est longue et prestigieuse. De la chapelle royale du château de Versailles à la maison de Victor Hugo à Guernesey, de l’Historial Jeanne d’Arc à Rouen au pont-passerelle du Mont-Saint-Michel, les interventions de l’entreprise, basée à Coutances (Manche), sont variées. A chaque fois, elle est sollicitée pour la restauration de monuments historiques en charpente et en menuiserie. « C’est notre savoir-faire. Depuis plus de 130 ans, nous travaillons le bois. Notre activité de restauration de ces monuments, devenue notre spécialité, date des années 1960 », explique Julien Montier, son directeur général.

Dans ses ateliers de près de 4.000 m2, agrandis récemment, les menuisiers préparent les pièces, guidés par le propre bureau d’études de l’entreprise. Ses chantiers couvrent le quart nord-ouest de la France avec une majorité située à Paris et aux alentours. « Nous pouvons répondre très largement sur toutes les problématiques d’ouvrages bois, car nous n’avons pas d’outil de production calibré mais des machines traditionnelles qui permettent de sortir toutes les pièces voulues », poursuit le dirigeant.

Approvisionnement local

Dans ses références, le château de Versailles est devenu son annexe. Ses chantiers s’y succèdent depuis une vingtaine d’années. En ce moment, ses interventions se déroulent entre petites écuries, sacristie, cours intérieures et jardins. Sur Paris, Aubert-Labansat a posé ses échafaudages aux Invalides mais aussi au célèbre 36 quai des Orfèvres, l’ex-siège de la police judiciaire, pour la partie menuiserie extérieure.

Labellisée Entreprise du patrimoine vivant, Aubert-Labansat cherche aussi à transmettre son savoir-faire. « Nous comptons huit apprentis et contrats professionnels à qui nous enseignons le travail minutieux sur bois », souligne Julien Montier. Pour preuve, la restauration de la salle de lecture, dite salle Labrouste, de la Bibliothèque nationale de France, dans le 2e arrondissement à Paris, aura duré cinq ans, de 2011 à 2016, pour un ensemble de près 1.500 m2.

Pour exercer leur métier d’art, les Ateliers Aubert-Labansat tiennent à leur attachement local pour l’approvisionnement en matière première. Son bois, quasi exclusivement constitué de chêne français, a pour origine les forêts de Normandie, Mayenne ou Bretagne. Le plancher et la charpente du futur musée de la francophonie, au coeur du château de Villers-Cotterêts (Aisne), et de ses dépendances seront ainsi estampillés Aubert-Labansat. Une signature de plus dans le livre d’or de l’entreprise, qui affiche un chiffre d’affaires de 7,8 millions avec 60 salariés et apprentis.

Article Les Echos